Après une attente de 12 ans, l’USMA a réussi à décrocher sa 9e Coupe d’Algérie de football contre l’ex-détenteur, le CR Belouizdad (2-0) grâce à Benayad et Khaldi.
Dos au mur après une saison très compliquée au cours de laquelle l’équipe a échoué en championnat et en coupe de la confédération, l’USM Alger a conclu son parcours en dents de scie de la meilleure des manières. Sous pression et en panne de résultats en fin de saison, les Rouge et Noir ont finalement bouclé la saison par la meilleure des façons en décrochant un 9e trophée en y mettant même l’art et la manière contre un autre grand spécialiste de l’épreuve, le CR Belouizdad en l’occurrence. Hyper-motivés et plus déterminés que jamais, les hommes de Mohamed Lacet se sont tout simplement métamorphosés face au Chabab. Mis à l’index par le public et les médias, les coéquipiers du capitaine Alillet ont démontré qu’ils pouvaient gagner un match de cette importance avec de l’engagement et de la détermination. L’aspect psychologique a été non seulement le travail du staff technique, mais aussi l’apport des supporters, qui à chaque fois qu’ils croisaient un joueur n’hésitaient pas à l’encourager et le responsabiliser. Les « gars de Soustara » soulèvent ainsi leur neuvième coupe de leur histoire, offrant à leurs supporters une bouffée de joie après un exercice décevant à tous les niveaux. Ce précieux succès a été acquis grâce à deux buts précoces des attaquants Ryad Benayad et Ahmed Khaldi, tous deux recrutés lors du dernier mercato hivernal, et qui ont joué un rôle décisif dans cette finale.
Une 9e coupe amplement méritée
Grâce à cette consécration, l’USMA porte son total de titres en Coupe d’Algérie à neuf, stoppant ainsi le rêve du CR Belouizdad d’obtenir un dixième sacre et de renforcer son record. Le CRB termine donc la saison bredouille, après avoir occupé la troisième place du championnat national et quitté la Ligue des champions dès la phase des poules. L’USM Alger a également réalisé une performance remarquable lors de cette édition de la Coupe d’Algérie, en ne concédant aucun but au cours des cinq matchs disputés, du 32e de finale jusqu’à la finale. Une prouesse qui témoigne de la solidité défensive affichée tout au long du parcours, malgré les nombreuses difficultés rencontrées en championnat, où le club a terminé à la huitième place, et son élimination en quart de finale de la Coupe de la Confédération africaine. Cette couronne représente ainsi une véritable bouée de sauvetage, après de profonds changements au sein de la direction et du staff technique, marqués notamment par le limogeage de l’ancien conseil d’administration et le retour du président historique Saïd Allik (77 ans), ainsi que la nomination de l’entraîneur Mohamed Lacet (58 ans) dans les dernières semaines de la saison. Il s’agit donc du neuvième titre de l’USM Alger en Coupe d’Algérie, après ceux remportés en 1981, 1988, 1997, 1999, 2001, 2003, 2004 et 2013. Ce succès permet au club de figurer en tête du palmarès, à égalité avec le CR Belouizdad (neuf titres chacun). L’USMA devrait également participer à la prochaine édition de la Coupe de la Confédération africaine en tant que vainqueur de la Coupe, ce qui lui offre une nouvelle opportunité de briller sur la scène continentale et de compenser son échec africain cette saison.
L’effet Allik !
A noter aussi, que depuis qu’il est de retour à l’USMA en tant que directeur sportif, Saïd Allik a apporté une confiance supplémentaire aux joueurs et aux staffs technique, médical et administratif. Enfant du club, ancien joueur, entraîneur et président pendant 16 ans, il sait très bien ce qu’il faut au club pour renouer avec son âge d’or. Héritant d’une situation difficile avec une courbe descendante de résultats en championnat, il a su trouver les mots justes pour galvaniser les Azzi and Co. Son expérience et sa maîtrise pour tout ce qui a trait au technique lui a permis d’ajouter une pierre à l’édifice. Malgré cela, il n’a pas oublié de mettre en exergue dans sa déclaration d’après-match le rôle prépondérant joué par le staff, ainsi que les joueurs, qui selon lui ont eu la meilleure réaction que peut espérer une direction d’un club. Le président emblématique de l’USM Alger, Saïd Allik, effectue son come-back aux affaires du club par la grande porte. En effet, le nouveau boss de la formation de la capitale signe son grand retour par un joli sacre dans la plus belle et populaire des compétitions, la Coupe d’Algérie. Un succès inespéré, sur lequel le désormais nouveau patron des rouge et noir compte s’appuyer pour mettre en place sa politique de gestion.
Un grand ménage en vue
«C’est une grande victoire qui va faire beaucoup de bien à l’USMA et particulièrement pour ma personne. Ce succès qui vient sauver la saison de l’équipe va m’encourager et m’aider à entamer mon travail avec plus de sérénité et de détermination. Je ne vais pas rentrer dans les détails aujourd’hui, mais je peux vous dire qu’il va y avoir un grand ménage au sein du club. Un travail au niveau administratif aussi est à effectuer pour permettre à l’USMA de retrouver sa véritable place dans le championnat national et au niveau continental. Aujourd’hui, nous allons savourer cette victoire et la célébrer comme il se doit. Je n’en dirais pas plus. Cependant, il y aura du changement dans les quelques jours à venir», a souligné le nouveau directeur général de l’USM Alger, à l’issue de la belle consécration de son équipe face au CR Belouizdad. À propos du derby en question, Allik estime que le Chabab était dans un jour sans. «Je félicite nos joueurs pour le grand match qu’ils ont produit. Ils ont été à la hauteur, en faisant preuve de beaucoup de détermination et en se montrant présents, dans les duels notamment. Ils avaient la motivation nécessaire pour remporter ce trophée. Cependant, je dirais que notre équipe a eu quand même un peu de chance. Sans diminuer du mérite de nos joueurs, qui ont bien su gérer les débats jusqu’au bout, je pense que le CRB était dans un jour sans et il est passé complètement à côté de cette finale. Il était tout simplement méconnaissable. Le CRB n’a pas su aborder ce derby et n’a pas évolué sur sa véritable valeur», a estimé Allik, qui, pour rappel, a eu l’occasion d’occuper le poste de directeur général du club belouizdadi.
Réda Hafid