
Le sélectionneur national, Vladimir Petkovic a estimé ce lundi à Alger, que les matchs prévus face au Botswana, le 21 mars 2025 à Francistown (14h00), et au Mozambique, le 25 mars 2025 à Tizi-Ouzou (22h00), pour le compte des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, sont »importants et difficiles dans la course pour la qualification au mondial ».
»Après les deux premières journées de ces éliminatoires où on a récolté de bons résultats, on a envie de continuer cette aventure sur la même lancée. Ces deux matchs (Botswana-Mozambique) sont certes importants et difficiles pour la qualification au prochain mondial, et on doit se donner à fond et jouer chaque match à 100% », a déclaré le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, lors d’une conférence de presse, animée à la salle des Conférences « Mohamed Sellah » du stade Nelson Mandela de Baraki. Interrogé sur le premier match contre le Botswana, le sélectionneur national a estimé qu’il était »important de remporter cette première manche ». »Je respecte beaucoup l’équipe du Botswana qui se prépare depuis plusieurs journées en vue de cette confrontation. Ce sera un match décisif pour eux car il pourra les mener au prochain mondial. De notre côté, il faut gagner ce premier match, ce qui nous facilitera la mission pour le deuxième (contre le Mozambique, NDLR) », a ajouté le coach national.
« Il faut négocier ce déplacement au Botswana »
La gestion de l’effectif et la récupération seront des clés essentielles pour réussir ce double défi et conforter la place des Verts en tête du groupe. Il a également évoqué les défis climatiques et l’horaire inhabituel de la rencontre. « Le match se joue à 14h et oui, ce n’est pas habituel.
La température là-bas sera élevée, mais ce sera pareil pour les deux. Nous allons faire de notre mieux pour éloigner ces difficultés externes et nous concentrer sur nous-mêmes », a déclaré le sélectionneur national.
La chaleur pourrait peser sur le rythme du match, obligeant les joueurs à adapter leur approche physique et tactique. Face à une équipe du Botswana qui tentera de tirer parti des conditions locales, les Verts devront faire preuve d’endurance et de gestion intelligente de l’effort. Petkovic et son staff sont conscients de l’importance d’une bonne préparation pour éviter toute mauvaise surprise. Le coach mise sur la discipline et la concentration de ses hommes afin de ne pas laisser ces facteurs externes perturber la performance collective. Avec plusieurs absences notables dans l’effectif, l’Algérie devra afficher un état d’esprit conquérant pour décrocher un résultat positif et bien démarrer cette campagne qualificative.
« Benrahma est en meilleure forme qu’à Lyon »
Le patron de la barre technique des Verts a surtout répondu aux interrogations concernant certaines convocations qui ont fait débat. Saïd Benrahma, Youcef Belaïli et Alexandre Oukidja étaient particulièrement au centre des discussions, et le sélectionneur national a tenu à justifier ses choix. L’un des sujets les plus commentés concerne la convocation de Saïd Benrahma. Transféré en janvier à Neom SC, il évolue désormais en deuxième division saoudienne, ce qui a soulevé des interrogations sur sa place en sélection.
Petkovic a tenu à clarifier les choses : « J’ai lu que la presse s’intéressait à Benrahma. Il est important pour nous, ses prestations avec nous en font un joueur en avance. Ce n’est pas parce qu’il est en D2 saoudienne, après 2 mois, qu’il a perdu ses chiffres. Il est en meilleure forme qu’à Lyon. » Le sélectionneur mise donc sur la continuité et sur l’apport de l’ancien joueur de West Ham, qui reste selon lui un élément clé du projet de jeu algérien. Le grand retour de Belaïli après un an d’absence Autre convocation très attendue, celle de Youcef Belaïli.
L’ailier de l’Espérance de Tunis signe son retour en sélection après un an d’absence, et pour la première fois sous l’ère Petkovic. Son absence prolongée avait laissé planer le doute sur son avenir avec les Verts, mais ses performances en club ont convaincu le sélectionneur.
« C’est le bon moment pour convoquer Belaïli »
« Pour Belaïli ? C’est le bon moment pour le convoquer. C’est surtout grâce à son rendement qui est continu cette saison avec l’ES Tunis. » Avec de solides performances en Ligue des champions africaine, Belaïli a prouvé qu’il pouvait encore apporter à l’équipe nationale. Reste à voir s’il parviendra à s’imposer dans le système de jeu de Petkovic.
La présence d’Alexandre Oukidja dans la liste a également suscité des interrogations. Le gardien du FC Metz n’a disputé aucun match officiel en 2025, une situation qui aurait pu justifier son absence. Pourtant, Petkovic a décidé de lui maintenir sa confiance : « Pour Oukidja, il fait partie du groupe et il y est intégré. Nous poussons à la continuité, et nous voulons donner du soutien aux joueurs qui sont en difficulté dans leurs clubs. » Un message clair de la part du sélectionneur, qui privilégie la stabilité et le soutien aux joueurs en difficulté plutôt qu’un renouvellement radical.
À travers ses choix, Vladimir Petkovic cherche avant tout à s’appuyer sur une ossature stable, même lorsque certains joueurs connaissent des périodes plus compliquées en club. Il fait confiance à des éléments qu’il juge essentiels au collectif, tout en ouvrant la porte à ceux qui performent, comme le montre le retour de Belaïli. Enfin, le sélectionneur national a une fois de plus indiqué que : « les portes de l’équipe nationale restent ouvertes à tout joueur capable d’apporter une plus-value à l’équipe ».
Petkovic confirme l’absence de Bennacer et Hadj Moussa
Par ailleurs, le sélectionneur national Petkovic a confirmé que plusieurs joueurs étaient déjà forfaits avant même l’annonce de la liste : « Bounedjah, Aouar, Zerrouki et Tougaï étaient blessés avant l’annonce. Depuis, comme d’habitude, d’autres se sont blessés. Il y a deux joueurs, Bennacer s’est blessé. Depuis, on a appris les forfaits de Mandrea et de Hadj Moussa. » L’hécatombe se poursuit donc pour les Verts, contraints d’adapter leur effectif à quelques jours du début du stage.
Face à ces absences, le staff a rapidement réagi en convoquant de nouveaux joueurs : « À la place de Mandrea, nous avons Benbot. À la place de Bennacer, nous avons Naïr. » Il s’agit d’ailleurs de la toute première convocation pour Sohaib Naïr, qui réalise une excellente saison avec Guingamp en Ligue 2. Le milieu de terrain de 23 ans, méconnu du grand public, aura ainsi l’occasion de découvrir la sélection et de convaincre Petkovic. Malgré les nombreux absents, le sélectionneur préfère voir le verre à moitié plein : « Nous avons beaucoup d’absences oui, mais c’est aussi une opportunité pour les présents de se montrer, et pour l’équipe de montrer son niveau global. » Un message clair qui devrait motiver les joueurs disponibles à prouver leur valeur sous le maillot algérien.
« Ne pas convoquer Boulbina est la meilleure option maintenant »
Vladimir Petkovic s’est également exprimé sur la question des joueurs évoluant en Ligue 1 algérienne. Il a notamment abordé l’absence d’Adel Boulbina, meilleur buteur du championnat la saison passée avec 15 réalisations. Interrogé sur la faible présence des joueurs du championnat local dans ses listes, le technicien bosniaque a tenu à clarifier sa position. « L’absence de joueurs d’Algérie ? Vous pensez à Boulbina ! », a-t-il lancé aux journalistes.
Avant d’ajouter : « Il y a des joueurs très intéressants en Ligue 1, on en a vu beaucoup de matchs. Boulbina est important pour le Paradou, il a 21 ans et il commence à peine sa carrière. Ne pas le convoquer est la meilleure option maintenant. » Une déclaration qui laisse entendre que le sélectionneur ne remet pas en cause les qualités du jeune attaquant, mais estime qu’il n’est pas encore prêt à intégrer l’effectif des Verts. Une approche qui s’inscrit dans une volonté de construire un groupe homogène, où la concurrence est rude. Petkovic a également insisté sur l’importance de la motivation et du mérite pour intégrer l’équipe nationale. « Si on voit qu’un joueur de Ligue 1 rentre dans l’équipe nationale, ça doit être motivant ! Cette année, nous avons utilisé plus de 40 joueurs. Il y a 11 joueurs sur le terrain et ensuite un maximum de 25 dans la liste, c’est la loi de la vie et du sport : le plus fort gagne », a-t-il expliqué. Le message est clair : seuls les joueurs capables d’apporter une réelle plus-value à l’équipe seront sélectionnés, indépendamment de leur statut ou de leur parcours en club. Si la non-convocation de Boulbina peut surprendre au vu de ses performances en championnat, Petkovic semble vouloir le laisser mûrir avant de lui donner sa chance avec les Fennecs.
A l’issue de la 4e journée de ces éliminatoires, disputée en juin 2024, l’Algérie et le Mozambique se partagent le fauteuil de leader avec 9 points chacun. Soit avec trois longueurs d’avance sur le Botswana, de la Guinée, et de l’Ouganda, qui totalisent 6 points chacun, au moment où la Somalie ferme la marche, avec 0 point. Seul le premier de chaque groupe se qualifie pour la phase finale de la Coupe du monde 2026. Les quatre meilleurs deuxièmes disputeront un barrage continental puis un autre intercontinental, pour espérer se qualifier.
Sidou Samy